A. Lacroix et A. Marchildon

Finance responsable : entre moralisation et réflexion éthique

Confrontés aux dysfonctionnements et dérives des milieux financiers trop souvent prisonniers d’une approche spéculative empreinte de cupidité (Stiglitz, 2010), la société civile tout autant que la communauté d’affaires et les élus ont multiplié les appels à l’endroit des investisseurs et des acteurs de la finance pour qu’ils accordent davantage d’importance à l’éthique dans leurs manières de faire. D’abord modestes et isolées, des réponses à ces appels se sont progressivement constituées pour devenir plus prégnantes à partir des années 1970. S’est ainsi graduellement structuré un mouvement d’investissement dit « éthique » ou « responsable », qui a pris une ampleur significative au tournant des années 2000. C’est ce mouvement très révélateur des orientations et tensions qui traversent nos sociétés contemporaines qui retiendra notre attention dans ce texte. Nous y référerons en termes de finance socialement responsable (FSR) comme le suggèrent Bourque, Mendell et leurs collaborateurs (Bourque et al., 2008 ; Lévesque et al., 2008), et ce, afin de mieux refléter la diversité des initiatives s’inscrivant dans ce mouvement et de mieux en distinguer les différentes composantes, notamment les initiatives et stratégies relatives aux placements boursiers et celles qui concernent plutôt les investissements plus directs, comme la finance solidaire ou le capital de développement.

Nous exposerons d’abord de quelle manière la FSR s’avère être une façon de moraliser l’économie de l’intérieur, en proposant une réponse normative aux dérives économistes de nos sociétés à travers l’adoption de nouveaux principes permettant de bonifier la réflexion économique et les prises de décision des entreprises. Ce faisant, nous identifierons les forces et les limites d’une telle moralisation de la sphère économique. Nous avancerons ensuite l’idée qu’il serait intéressant d’élargir la réflexion en fonction d’une perspective éthique permettant tout à la fois de prendre appui sur les acquis du mouvement actuel, et de le bonifier d’une réflexion éthique qui s’ancrerait en amont de la sphère économique.

011-21
Chrétien S., Lee, K. et Palardy, C.

La réglementation comme approche de résolution des conflits d'intérêts reliés au devoir de conseil en services financiers

L’industrie des services financiers au Québec prend une place importante. Ce secteur d’activité rapporte « près de 5 % de l’emploi au Québec et les salaires et profits comptent pour près de 7 % du PIB québécois » (Finances Québec, 2015). La demande pour ce type de services et l’expertise qui y est associée est donc au rendez-vous. Cela envisage une relation entre deux parties : le client et l’intermédiaire, ce dernier regroupant des conseillers en sécurité financière, des planificateurs financiers, des représentants de courtier en épargne collective et des conseillers en valeurs mobilières.

Normalement, les intermédiaires doivent donner un conseil à leur client adapté à leur situation, empreint de transparence et d’honnêteté. Toutefois, certains font face à des conflits d’intérêts qui peuvent les amener à négliger ces principes. Que faire alors pour éviter ce type de situation ? La réglementation semble être une façon possible de prévenir les situations de conflit d’intérêts. Par contre, est-ce une façon efficace d’enrayer les conflits d’intérêts ? C’est ce que ce chapitre a pour but d’évaluer.

010-21
Gentzoglanis A.

New Paradigms for Sustainable Financial Regulation : An International Perspective

In most developed countries financial scandals, crimes and other misconducts are not tolerated and/or severely punished offenses. These wrongdoings are multi-rooted with devastating consequences. Some may affect a number of clients undermining the confidence of the markets as in the cases of Norbourg and Société Générale, while in other cases the pernicious effects are deeper, lasting and, above all, systemic, like the LIBOR scandal and the manipulation of foreign exchange and commodity benchmarks (Thompson, 2016). In the cases of widely shared misdeeds, the identification of a single culprit becomes extremely difficult.1 By and large, in these scandals, a great number of individuals is involved and this happens in various layers of the businesses. Due to the complexity of their intricacies, the amplitude of the offense takes time to get uncloaked. Because of their perverseness and extensiveness, the risks of contagion are great. Eventually, the latter becomes systemic, jeopardizing the entire national economy and in some cases the international financial system, as it was the case with the recent global financial crisis (GFC).

009-21
Coggins F., L. Drapeau et N. Yahyaoui

Les mécanismes de détection de la fraude en entreprise : un condensé de la littérature

Selon leur rapport annuel de 2016, l’Association of Certified Fraud Examiners (ACFE) a évalué que la valeur monétaire des fraudes en entreprise s’élève à 6,3 milliards de dollars pour la période qui s’étale entre janvier 2014 et octobre 2015, soit 5 % du chiffre d’affaires mondial. À ce montant s’ajoutent des pertes d’emploi et des dommages causés à la réputation des parties prenantes de l’entreprise frauduleuse ainsi qu’une perte de confiance du public envers les marchés financiers, influençant ainsi tant la liquidité des actions transigées que leur performance (Karpoff, Lee et Martin, 2008). Ces conséquences néfastes expliquent l’intérêt de la part des entreprises, des organismes réglementaires et des chercheurs universitaires à développer de meilleurs mécanismes et outils d’analyse afin de prévenir les actes de fraude en entreprise.

008-21
Mathieu C. et Y. Trudel

Cycles des crimes financiers et théorie des activités routinières

En s’appuyant sur la théorie de Cohen et Felson (1979), nous posons que les développements récents dans l’économie ont pu modifier les comportements et ainsi influencer la nature et le volume des irrégularités financières. Selon cette théorie, les changements dans les activités routinières sont liés aux fluctuations de la criminalité. Cohen et Felson ont élaboré cette théorie en observant que les activités routinières des individus s’étaient considérablement modifiées durant les années 1960 et 1970, ce qui a amené un nombre croissant d’opportunités criminelles. Ainsi, la dispersion des activités en dehors de la résidence, de la famille ou de l’organisation a fait augmenter le nombre d’opportunités criminelles, dont notamment le nombre d’infractions commis directement chez les résidences des particuliers.

007-21

Vers une finance responsable intégrée

Chaire Desjardins en finance responsable

Lien vers le Groupe de recherche en finance responsable :
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Appuyée par une masse critique de recherche qui s’est constituée depuis 10 ans dans le domaine de la finance à l'École de gestion de l’Université de Sherbrooke, la Chaire Desjardins en finance responsable vise à contribuer au développement de la finance responsable. Nous proposons un programme de recherche distinctif et innovateur qui touchent les trois axes d’étude suivants : (1) la gestion responsable de portefeuille (2) le risque systémique et la responsabilité sociale du secteur financier et (3) les risques extrafinanciers et de réputation des entreprises.

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Éléments de la finance responsable : une perspective multidimensionnelle



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